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samedi 23 mars 2013


Tonton's Picks # 39 : "Cocksucker Blues" par The Rolling Stones. Je ne voudrais pas avoir l'air de donner le moindre conseil à Mick Jagger, ne nous méprenons pas, mais il me semble qu'il serait bien plus digne à lui et ses compères presque grabataires de sortir par la grande porte en s'abstenant de réserver leurs quelques derniers soubresauts à des concerts pour happy few ultra-fortunés ou des publications désolantes de compilations ultra-rebattues en multiples éditions limitées, deluxe, ultra deluxe, mega deluxe et attrappe-couillon deluxe que seuls les collectionneurs les plus incurables parmi leurs fans auront le tonus de pourchasser. Alors si Môssieu Jagger m'entend - riez, riez - je souhaite l'informer que je tiens à sa disposition la liste ô combien précise et fouillée d'une série d'enregistrements inédits dont la parution officielle constituerait, en même temps qu'un formidable et imparable argument pour lui en mettre une nouvelle fois plein les poches, un geste ultime de loyauté envers les Stones maniacs qui n'auraient pas encore jeté leur dévolu sur les innombrables éditions bootlegs qui inondent le marché depuis 1969. A commencer par ce splendide "Cocksucker Blues", dernier titre dû contractuellement à Decca Records, évidemment impubliable (les textes constituent à eux seuls un étonnant manifeste d'obscénité décomplexée) mais qui aurait dû être accompagné en face B d'une version débraillée du fameux "Brown Sugar", enregistrée dit-on le 18 Décembre 1969 aux studios Muscle Schoals à l'occasion de l'anniversaire de Keith Richards en compagnie d'Eric Clapton qui gratifie au passage ledit "Brown Sugar" d'une partie de slide d'un éthylisme certain, et par conséquent impubliable elle aussi. Messieurs, démerdez-vous comme vous voulez mais hâtez-vous de vous auto-réhabiliter : les jeunes générations vous découvrant aujourd'hui via le triste spectacle de ces reformations uniquement dictées par le lucre sont de plus en plus circonspectes et dubitatives lorsque l'on leur explique à quel point les Stones furent immenses, à quel point ils nous donnèrent envie de nous rebeller contre l'ordre établi des destins tout tracés, à quel point ils jetèrent de l'huile sur le feu de nos durs tourments hormonaux, et à quel point ils jouèrent un rôle capital dans le fait que nous ayons préféré vouer nos existences de pauvres fous aux sexe, drogue et rock & roll, plutôt qu'à la pétanque, au pastis et à Michel Sardou. Merci, bonsoir.

Mick Jagger (vox, gtr), Keith Richards (gtr), Mick Taylor doit bien gratouiller également un petit peu là-dessus si je ne m'abuse.




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