Oncle RRRouliane
Je ne sais pas faire beau alors je fais étrange. Collage lo-fi muzak et toutes ces choses.
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lundi 25 mars 2013
dimanche 24 mars 2013
Tonton's Picks # 113 : "Solar Musick Suite" de Steve Hillage. Steve Hillage que j'ai vu de mes yeux vu, alors qu'il se produisait avec sa très gracieuse compagne et muse Miquette Giraudy et ses compères historiques de Gong, Daevid Allen et Gilli Smith, un beau soir de 2010 à la Luciole d'Alençon. Ce qui me permit de me faire confirmer de visu l'extrême délicatesse et l'experte précision de son jeu de guitare dont je m'appliquais laborieusement du temps de mon âge bête - dont je m'obstine d'ailleurs à croire qu'il est enfin révolu, ce qui ne semble pas totalement acquis si j'en crois quelques récriminations domestiques dont la pertinence et l'honnêteté ne sauraient toutefois être remises en cause tant la qualité du commentaire demeure par ailleurs d'une confondante justesse, lorsqu'il porte par exemple sur cette habituelle et regrettable quoique fort accidentelle négligence au sujet de la présence inopinée et mal-appropriée de malheureux résidus de barbe épars sur quelque lavabo non consentant à l'occasion de l'ajustement mensuel de la longueur de ma pilosité faciale - à assimiler toutes les caractéristiques. Virtuosité certaine mais non-ostentatoire, d'un mélodisme exquis, faisant souvent écho à un David Gilmour avec un certain sens de l'humour en plus, ou d'un Frank Zappa en moins bavard ni potache, avec également et bien évidemment ces envolées spatiales dignes des plus trippantes structures hypnotiques d'un Manuel Gottsching lorsque le fantastique Ash Ra Tempel, de miraculeuse machine de guerre kosmische, se mua en plus anodin quoique savoureux tapis volant new age. Sur "Fish Rising", ce légendaire et premier album solo d'un Hillage alors en congé de Gong, paru en 1975, l'on retrouve toute la clique de l'école de Canterbury, musiciens issus dudit Gong (Didier Malherbe, Tim Blake, Pierre Moerlen, Mike Howlett) ou d'autres émérites formations emblématiques du genre, telles que Dave Stewart (non pas l'affreux soupard lunettu de chez Eurythmics mais son homonyme ô combien plus distingué qui fit les beaux jours de Egg, Khan, Arzachel, National Health ou bien encore et surtout le sublime Hatfield & the North dont la qualité de ses deux albums était telle que je recommanderais volontiers à notre président tout mou de la république toute molle d'inscrire ceux-ci au plus haut barème des remboursements de la sécurité sociale) qui distille avec génie et une classe somme toute très britannique ce si particulier son d'orgue Hammond finement saturé dont, quand on l'entend, l'on peut se dire à coup sûr "cré nom de dieu d'un satané girofle hélicoïdal fourré à la crème de dattes, ÇA c'est un groupe de Canterbury, si toutefois ne m'abusé-je" même lorsque le groupe, en l'occurrence Solution puisque c'est le premier exemple qui me vient en tête, est originaire des Pays-Bas. Ces Bataves savent bien tromper leur monde, si vous voulez mon avis.
Steve Hillage (vox, gtr), Miquette Giraudy (vox, synth), Mike Howlett (bs), Pierre Moerlen (dms, perc), Tim Blake (synth, perc), Didier Malherbe (sax, fl), Lindsay Cooper (basson), Dave Stewart (kbds).
Tonton's Picks # 112 : "My Women" de Pacific Gas & Electric. Oh la méchante tuerie ! Ladies & gentlemen, j'aimerais vous présenter le magnifique organe de M. Charlie Allen, l'un des meilleurs chanteurs de la création, soulful comme jamais sur ce blues égrillard à souhaits, hommage pénétré à votre gloire mesdames, qui bien plus que le Jack Daniels ou la Fender Stratocaster, restez notre centre d'intérêt numéro un. God knows I need 'em all.
Tom Marshall (gtr), Brent Block (bs), Glenn Schwartz (gtr), Charlie Allen (vox), Frank Cook (dms).
Tonton's Picks # 110 : "Formations / The Genesis" de Code III. Encore une impressionnante machine à trips, pas loin de certains passages du "Lord Krishna Von Goloka" de Sergius Golowin par exemple, mais avec un délire électro plus poussé et des formes abstraites vraiment fascinantes. Enjoy !
Manfred Schunke (electronics, sound effects, vox), Ed Key (vox, electronics), Mary Key (vox), Apama Chakravarti (vox, tamboura, harmonium), Klaus Schulze (dms).
Tonton's Picks # 107 : "With An Ear To The Ground / You Can Make It / Martinian / Only Cox / Reprise" de Caravan. Ce groupe, fleuron de ce qu'on appelle dans le jargon des babas mollassons progressifs "l'école de Canterbury" (à laquelle sera d'ailleurs bientôt consacrée un ouvrage de référence par le spécialiste de renommée mondiale Aymeric Leroy, administrateur de l'excellent site http://calyx.perso.neuf.fr/), avait le chic pour pondre de jolies petites suites dont la cohérence et la pertinence tenaient l'auditeur en haleine sur des durées atteignant parfois presque une face entière de vinyle, là où d'autres bavardaient tant et si laborieusement qu'ils pouvaient dire en dix minutes ce que trois auraient amplement suffi à exposer sans gâter. Le tout dans une atmosphère idyllique, que je situerais précisément entre Soft Machine et les Beatles, ce qui sur le papier se révèle déjà formidable, mais s'avère totalement irrésistible dans les faits.
Pye Hastings (gtr, vox), David Sinclair (kbds), Richard Sinclair (bs, vox), Richard Coughlan (dms), Jimmy Hastings (fl, sax).
Tonton's Picks # 96 : "Mommy, What's A Funkadelic ?" de Funkadelic. Alors très bonne question.
- Maman, qu'est-ce donc qu'un funkadélique ?
- A vue de nez, je dirais un truc bien stoned qui rampe dans la réverbe.
George Clinton (vox), Mickey Atkins (kbds), Tiki Fulwood (dms), Eddie Hazel (gtr), Billy Bass Nelson (bs), Tawl Ross (gtr), The Parliament Singers (backing vox).
Tonton's Picks # 106 : "Interstellar Overdrive / Set The Controls For The Heart Of The Sun / Careful With That Axe Eugene / A Saucerful Of Secrets" de Pink Floyd. Allez, une fois n'est pas coutume, taquinons ensemble le bootleg, même si c'est réprouvé par la morale (enfin surtout par celle du business du disque). En l'occurrence chez Pink Floyd, c'est une condition sine qua non si l'on veut pouvoir avoir un regard autre sur l'histoire fascinante de ce groupe étonnamment économe sur la publication de témoignages sonores de ses aventures sur scène, où il menait des expériences parallèles et tout-à-fait complémentaires à ses exploits sur cire vinylique. Il y a évidemment de grands classiques parmi les bootlegs du Floyd, dont le web a permis l'accession au plus grand nombre, je pense à Wembley '74, le Brighton Dome '72, Grosser Saal Musikhalle de Hambourg '71, Kralingen Pop Festival '70, Casino de Montreux '69, Amougies '69 avec Frank Zappa, Club Paradiso d'Amsterdam '68, les BBC Tapes, j'en passe et des plus '67 (cette extraordinaire bande du Floyd avec Syd Barrett captée au Gyllene Cirkeln de Stockholm, récemment exhumée et qui fit tripper sans répit et une semaine entière durant votre serviteur, au mépris de la satisfaction de ses besoins naturels les plus élémentaires tels que manger, boire, fumer, dormir, faire l'amour ou jouer au Keno), mais celui-ci est particulièrement incroyable. Capté là encore au mythique club Paradiso d'Amsterdam mais en août 1969, cet enregistrement d'excellente qualité - qui a refait surface il y a seulement quelques années - montre ces messieurs Gilmour, Waters, Wright et Mason dans une forme insolente, inspirés de la meilleure veine kosmiche, mais avec cette petite particularité d'absence de repiquage des micros chant. Une bizarrerie technique mais un angle paradoxalement intéressant, avec des versions de plusieurs de leurs chevaux de bataille de l'époque qui sont à mon goût bien supérieures à celles que l'on trouve sur le live officiel "Ummagumma". Mais chacun ses goûts, bien sûr.
David Gilmour (gtr, vox mais on l'entend pas), Roger Waters (bs, vox mais on l'entend pas non plus), Rick Wright (kbds), Nick Mason (dms).
Tonton's Picks # 105 : "La Bilancia Dell'Amore" de Françoise Hardy. Ce à quoi l'on reconnait un vrai malade, c'est cette démonstration de folie complétiste qui consiste par exemple à collectionner les adaptations francophone, anglophone ou en l'occurrence ici italophone de cette reprise du fort ravissant "Tiny Goddess" de Nirvana (non, pas le trio du martyr aux cheveux sales, les autres, anglais, de deux décennies d'avance leurs homonymes) par la très élégante Françoise Hardy dont le souvenir m'a été récemment ravivé par l'évocation poignante de ses difficultés fiscales, douleur bien légitime à laquelle je me sens tout-à-fait étranger néanmoins, n'étant moi-même qu'à peine imposable, tandis que l'icone pop, jadis fantasme absolu des Mick Jagger et autres Bob Dylan, envisageait encore récemment de quitter son modeste taudis de l'avenue Foch, XVIème arrondissement de Paris. Versant comme tout un chacun une larme sur la tristesse de voir un destin ainsi contrarié par l'accession inopinée au pouvoir des sans-culotte bolchéviques, je m'interroge pour autant sur l'opportunité de continuer à faire l'acquisition des nouveaux disques de Cosette, puisque bien qu'étant d'une nullité crasse en calcul, il me semble toutefois que plus d'albums vendus signifie plus de revenus, c'est-à-dire plus d'impôts. Alors Fanfan, on dit merci qui ?
Tonton's Picks # 104 : "Too Much Between Us" de Procol Harum. Les yeux clos, je pense avec attendrissement à la Statue de la Liberté de Roybon au pied de laquelle rêvait gentiment une petite fille qui attendait sagement la fin du marché. J'aurais tellement envie, là et maintenant, de remonter le temps et l'espace, et l'y retrouver pour goûter l'instant.
Gary Brooker (celesta, gtr, bells, vox), Matthew Fisher (org), Robin Trower (gtr), Keith Reid (words).
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